Comunicati Vento del Leone

Discorso di Nicolas Sarkozy all'ONU

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Riportiamo il discorso del Presidente Francese all’Assemblea Generale della Nazioni Unite il 25 settembre 2007. E’ un sicuro spunto per la lotta al terrorismo internazionale e per la costruzione di un mondo più libero.

DISCOURS DE

M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

62ème Assemblée Générale des Nations Unies

New York – Mardi 25 septembre 2007

Mesdames et Messieurs les chefs d’Etat et de gouvernement,

Mesdames et Messieurs,

J’adresse à tous les peuples que vous représentez le salut fraternel de la France.

Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,

Votre responsabilité est immense. La France vous fait confiance.

C’est la première fois que je m’exprime au nom de la France à cette tribune. Il s’agit pour moi d’un instant

solennel, d’un instant émouvant. Je ne peux m’empêcher de penser à tous ces hommes, avant nous tous, et

toutes ces femmes qui, dans un des moments les plus tragiques pour l’humanité, où le monde risquait de

sombrer dans la barbarie, des femmes et des hommes, trouvant cette fatalité insupportable, ont su opposer

à la force, à la violence, à la barbarie, la justice et la paix.

C’est alors que naquit l’Organisation des Nations Unies.

L’Organisation des Nations Unies, Monsieur le Secrétaire Général, Mesdames, Messieurs, ce n’est pas une

simple construction politique, ce n’est pas une simple construction juridique, c’est. un réveil de la

conscience humaine contre tout ce qui menace de détruire l’humanité.

Je n’ai jamais cru que l’ONU pourrait un jour extirper la violence qui est dans l’Homme. Mais ce que je

sais au plus profond de moi c’est malgré tous ses échecs, sans l’ONU, nous n’aurions jamais pu mettre un

terme à des conflits qui paraissaient sans issue. Souvenez-vous, Mesdames et Messieurs, le génocide du

Cambodge, ce peuple martyrisé par ses bourreaux, l’indépendance de la Namibie, l’indépendance de

Timor. Regardez la région des Grands Lacs et en Afrique de l’Ouest. Et sans l’ONU le monde aurait peutêtre

connu une troisième guerre mondiale sans doute plus effroyable encore que les deux précédentes.

La France est convaincue que l’ONU est le seul remède que nous ayons à dresser contre l’aveuglement et

la folie qui parfois s’emparent des hommes.

Le message que je veux vous adresser au nom de la France est simple : dans ce monde où le sort de

chacun de nous dépend de celui des autres, l’ONU ne doit pas être affaiblie, l’ONU doit être renforcée. Et

la réforme de l’ONU pour l’adapter aux réalités de ce monde est, pour la France, une priorité absolue.

Nous n’avons pas le temps d’attendre.

C’est à l’échelle planétaire qu’il faut poser et résoudre les problèmes du monde.

Personne sur la Terre ne peut se mettre tout seul à l’abri des conséquences du réchauffement climatique,

du choc des civilisations, des grandes épidémies.

Contre les égoïsmes, contre les fanatismes, contre la haine, nous avons le devoir de renouveler l’appel à la

conscience universelle qui a déjà permis que pour la première fois dans l’Histoire tous les peuples du

monde, toutes les nations acceptent de se réunir dans une enceinte commune pour se parler par-delà tout

ce qui nous divise.

Cet appel à la conscience universelle, c’est un appel à la paix.

C’est un appel à l’ouverture.

C’est un appel à la diversité.

C’est un appel à la responsabilité.

Et c’est un appel à la justice.

La France a toujours cherché à être plus grande pour les hommes que pour elle-même.

La France comme toutes les nations a, au cours de sa longue histoire, commis des erreurs et même parfois

des fautes. Mais le peuple français a toujours choisi le camp de la liberté et celui de la démocratie.

La France est fidèle à ses amis et aux valeurs qu’elle partage avec eux. Mais la France veut dire que cette

fidélité n’est pas une soumission, cette fidélité n’est pas un enfermement. Cette fidélité, la France veut la

mettre au service de l’ouverture aux autres.

Je veux dire au monde que la France restera disponible pour parler avec chacun dans le monde, sur tous

les continents.

Je veux dire aussi que l’ouverture n’est pas la démission,que la compréhension ce n’est pas la faiblesse. La

faiblesse et la démission ne sont pas des facteurs de paix mais des facteurs de guerre. La France et

l’Europe en ont éprouvé jadis les conséquences tragiques pour elles-mêmes et pour le monde. Quand on

est faible et soumis, alors on se prépare à accepter la guerre. Et nous avons tous le devoir de faire en sorte

que cela ne recommence jamais.

Il n’y aura pas de paix dans le monde si la communauté internationale transige avec le droit des peuples à

disposer d’eux-mêmes et avec les droits de l’homme.

Il n’y aura pas de paix dans le monde si la communauté internationale n’a pas une volonté farouche de

lutter contre le terrorisme.

Il n’y aura pas de paix dans le monde si la communauté internationale n’est pas unie dans la volonté d’en

finir avec les guerres au Moyen-Orient, dans la volonté d’en finir avec l’horreur du Darfour, avec la

tragédie libanaise ou avec le drame humanitaire de la Somalie.

Je veux le dire en pesant mes mots,
il n’y aura pas de paix dans le monde si la communauté internationale

fait preuve de faiblesse face à la prolifération des armements nucléaires. L’Iran a droit à l’énergie

nucléaire à des fins civiles. Mais en laissant l’Iran se doter de l’arme nucléaire, nous ferions courir un

risque inacceptable à la stabilité de la région et à la stabilité du monde. Je veux dire au nom de la France

que cette crise ne sera résolue que si la fermeté et le dialogue vont de pair.

C’est dans cet esprit que la France agira.

Je veux dire, au nom de la France, qu’à la volonté de puissance qui sans cesse menace de rompre

l’équilibre si fragile de la paix, la communauté internationale a le devoir d’opposer son unité sans faille et

sa détermination à faire prévaloir le droit.

Je veux dire au nom de la France qu’il n’y aura pas de paix dans le monde sans le respect de la diversité,

sans le respect des identités nationales, sans le respect, -j’ose le mot, -des religions et des croyances, sans

le respect des cultures.

L’attachement à sa foi, à son identité, à sa langue, à sa culture, à une façon de vivre, de penser, de croire,

c’est légitime et c’est profondément humain. Le nier, c’est nourrir l’humiliation. Ce serait donner raison

au nationalisme, au fanatisme, au terrorisme.

On n’évitera pas le choc des civilisations en imposant à tous les peuples de penser et de croire la même

chose. La France entend poursuivre avec tous les hommes de bonne volonté le combat pour construire le

nouvel ordre mondial du XXIe siècle. Nous voulons un Liban qui puisse vivre indépendant et nous disons

que la France sera toujours aux côtés du Liban dans sa volonté d’indépendance

.

Nous voulons que demain Israéliens et Palestiniens trouvent en eux-mêmes la force de vivre en paix. La

paix est possible. Elle est possible maintenant et nous y mettrons toute notre énergie.

Nous voulons la coexistence pacifique des grandes religions pour vaincre les intégrismes et les fanatismes.

Mais je veux dire avec gravité qu’il y a trop d’injustices dans le monde pour que le monde puisse espérer

vivre en paix.

Les fondateurs de l’ONU savaient qu’on lit l’avenir du monde dans le regard de l’enfant martyrisé, de

l’enfant qui a faim, de l’enfant qui voit ses parents humiliés, de l’enfant qui depuis sa naissance n’a connu

que la guerre, de l’enfant qu’on a arraché à sa maison, à sa patrie, à sa famille.

Parce que dans le regard désespéré de cet enfant là, il n’y a pas simplement de la souffrance, il y a toutes

les guerres, toutes les révoltes qui demain ensanglanteront le monde.

Regardons notre monde tel qu’il est. Regardons ce que nous en avons fait.

Avons-nous assez voulu que notre monde devienne plus juste ?

La réponse est non.

Avons-nous assez agi pour cette justice ? La réponse c’est non

Lorsque le mur de Berlin est tombé, nous avons tous rêvé que l’histoire cesserait d’être tragique.

Regardons notre monde tel qu’il est afin de le rendre meilleur Jugeons notre monde à l’aune de la justice.

La justice c’est que les Palestiniens retrouvent un pays, et construise un Etat.

La justice c’est que le peuple israélien ait le droit de vivre en sécurité.

La justice c’est que le peuple libanais retrouve sa liberté.

La justice c’est que le peuple irakien dans sa diversité trouve en lui-même le chemin de la réconciliation,

et de la démocratie.

La justice c’est que le pays en développement auquel on voudrait imposer des règles environnementales

alors que les habitants ont à peine de quoi manger soit aidé pour les mettre en place.

La justice c’est qu’on ne puisse pas exploiter les ressources d’un pays sans en payer le juste prix.

Regardons notre monde en face. Jamais il n’y a eu autant de phénomènes de rente qui concentrent autant

de profits sur quelques grands groupes.

Il y a dans le monde et jusque dans les pays les plus riches, une multitude d’hommes et de femmes, qui

même plus l’espoir de sortir un jour de leur détresse matérielle et morale.

Alors pour terminer, je veux m’adresser à la conscience de tous ceux qui ont une responsabilité dans la

conduite des affaires du monde.

Parce que si nous ne le faisons pas, les pauvres et les exploités se révolteront un jour contre l’injustice qui

leur est faite

C’est d’un nouvel état d’esprit dont le monde a besoin.

C’est un véritable New Deal à l’échelle planétaire qui est nécessaire.

Un New Deal écologique et économique.

Au nom de la France, j’appelle tous les Etats à se réunir pour fonder le nouvel ordre mondial du 21ème

siècle sur cette idée forte que les biens communs de l’humanité doivent être placés sous la responsabilité

de l’humanité toute entière.

Au nom de la France, je lance un appel solennel aux Nations Unies pour que, dans ce siècle marqué par le

retour de la rareté, elles se donnent les moyens d’assurer à tous les hommes à travers le monde l’accès aux

ressources vitales, de l’eau, de l’énergie, de l’alimentation, des médicaments, et de la connaissance.

Je lance un appel solennel aux Nations Unies pour qu’elles prennent en main la question d’une plus juste

répartition des profits, de la rente des matières premières, des rentes technologiques.

Je lance un appel solennel aux Nations Unies pour qu’elles prennent en
main la moralisation du

capitalisme financier.

Je lance un appel aux Nations Unies pour aller plus loin dans la lutte contre la corruption qui mine des

pays qui souffrent et qui sont trop pauvres.

Mesdames et Messieurs,

Il faut que les choses changent, que les mentalités changent, que les comportements changent. C’est notre

responsabilité. C’est notre responsabilité maintenant parce que demain il sera trop tard, parce que sinon

nous verrons ressurgir toutes les menaces que les hommes de l’après-guerre croyaient avoir conjurées Ne

prenons ce risque à la légère.

Peuples du monde, ensemble nous pouvons construire un avenir meilleur pour tous les hommes.

Il ne dépend que de nous, de notre capacité à être fidèles aux valeurs au nom desquelles nous sommes

réunis ici aujourd’hui.

Vous l’avez compris, la France pense que nous n’avons plus le temps d’attendre. La France demande

l’action, la France encourage l’action, la France sera au rendez-vous de l’action au service de la paix dans

le monde.

Je vous remercie.